Récifs coralliens

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Depuis 1997, les récifs coralliens de Nouvelle-Calédonie sont suivis tous les ans grâce à des bénévoles du Réseau d'observation des Récifs Coralliens de la Nouvelle-Calédonie, le RORC , sur 57 portions de récifs appelés stations d’observation.

Afin d’évaluer leur état de santé, les plongeurs observent plusieurs paramètres sur le terrain, notamment: la surface recouverte par du corail vivant, la diversité des habitats, la présence de poissons et d’animaux invertébrés ou encore, les perturbations comme la quantité de détritus ou de coraux cassés.

Les résultats de la dernière campagne de suivis ont révélé que 81 % des stations ont un état de santé stable, voire même en amélioration.

C’est un résultat encourageant car, dans le monde, tous les récifs qui se trouvent proches des activités humaines sont en général bien plus impactés.

Mais attention...!

En Nouvelle-Calédonie, les études scientifiques révèlent tout de même que la biomasse en poissons est bien supérieure pour les récifs éloignés que pour les récifs voisins des côtes habitées : par rapport au Grand Lagon Nord, le Parc du Grand Nouméa affiche une diminution de 59 % de la biomasse pour l’ensemble des poissons, et de 63 % pour les espèces commerciales. Certaines espèces particulières sont fortement touchées.

L'abondance des requins sur les récifs proches de Nouméa chute de 90 % en comparaison au nombre recensé sur les récifs éloignés.

Ces chiffres suggèrent qu'il y a un effet important de la présence humaine mais ne permettent pas de donner son intensité. Par ailleurs, en termes de diversité, l’impact des activités humaines reste encore relativement peu visible.

Toutes ces informations sont relayées aux gestionnaires de l’environnement, aux instituts de recherche, mais également au grand public dans les écoles par exemple. Elles donnent des indications précieuses sur les évolutions à long terme des récifs et les causes des perturbations, et permettent ainsi d’alerter pour mettre en œuvre une gestion plus efficace. 

ACTU 2016 : La campagne de suivi 2016 est en cours et les plongeurs observent cette année un épisode rare de blanchissement des coraux, dont l’intensité et les conséquences ne sont pas encore connues. Le rapport complet sur cet événement paraîtra fin 2016.

Comment se portent les récifs coralliens de Nouvelle-Calédonie ? 
Qu'en est-il par rapport au reste du Pacifique et du monde ? 

Comment se portent les récifs coralliens de Nouvelle-Calédonie ?

Quels sont les récifs les plus riches ?

Si l’on s’intéresse uniquement au corail, la station la plus riche est celle de Menondja, à l’île Ouen, où la couverture corallienne vivante est exceptionnellement dense.

Mais la richesse d’un récif corallien s’évalue également par la présence d’invertébrés, qui sont souvent des espèces clés pour le maintien des récifs. De ce point de vue, les récifs les plus riches sont de loin ceux de l’île des Pins.

Enfin, trois autres stations de la zone sud de la Grande Terre se sont avérées particulièrement riches en poissons. C’est également un signe de bonne santé et de richesse pour les récifs.

… et ceux qui sont dégradés ?

Les récifs les plus dégradés ont subi des attaques par des étoiles de mer acanthasters et semblent également être mis à mal par une sédimentation importante, c’est-à-dire par la présence de particules de terre dans la colonne d’eau. Cela est dû aux fortes pluies qui drainent les particules de terre dans le lagon ou à la remise en suspension des sédiments fins du fond.

La plupart de ces dégradations sont récentes et ont été observées depuis 2012.

Hormis ces dégradations, qui touchent 18 % des stations, l’état de santé des récifs de Nouvelle-Calédonie reste globalement stable depuis une quinzaine d’années.

Comment se portent les récifs coralliens du Pacifique et du monde ?

Dans les régions des Caraïbes et de l’océan Indien, respectivement 75 % et 65 % des récifs sont considérés comme menacés.

Ils subissent notamment d’importantes pressions du fait de la surpêche et du développement côtier. Les territoires français de ces régions ont connu 20 % à 25 % de diminution de leur recouvrement en corail depuis les quinze dernières années.

La région du Pacifique est particulièrement riche en récifs coralliens : elle abrite plus du quart des récifs du globe, soit près de 66 000 km². Mais du fait du statut insulaire de la plupart des territoires de la région, 50 % de la population vit sur la côte à moins de 30 km d’un récif : la surpêche et les rejets d’origines terrestres menacent de plus en plus les récifs coralliens.

Ainsi, selon le World Resources Institute (WRI), près de 50 % des récifs du Pacifique sont considérés comme menacés.

En Polynésie française notamment, seuls 29 % récifs coralliens suivis (14 stations) ont vu leur recouvrement en coraux vivants augmenter ou se stabiliser entre 1993 et 2013. En réalité, les récifs des atolls les plus isolés de l’archipel subissent de faibles niveaux de menace, mais les pressions exercées sur les récifs situés autour des îles les plus développées sont particulièrement fortes.

De leur côté, sur les îles de Wallis et Futuna, seules quatre stations ont été régulièrement suivies depuis 1993 dont une a connu une diminution du recouvrement corallien.

Comment se portent les récifs coralliens de Nouvelle-Calédonie ?

Globalement, l’état de santé des récifs coralliens de Nouvelle-Calédonie semble bon en comparaison à ses voisins du Pacifique et du monde puisque 81 % des stations de suivi des récifs coralliens de Nouvelle-Calédonie sont en état stable ou en amélioration.

Mais de plus en plus d’activités humaines se développent et peuvent constituer des menaces pour les récifs, notamment l’accentuation des phénomènes d’érosion en conséquence des activités minières et de l’urbanisation. Il faut donc redoubler d’effort pour conserver ce patrimoine naturel exceptionnel !

D’où sont issues les informations diffusées dans cette thématique ?

Chiffre clé

Résultats du Réseau d'Observation des récifs coralliens ( RORC ), campagne 2014 - 2015

Initié par la Province Sud en 1997 avec le financement de 6 stations d’observation des récifs coralliens, le RORC a vu son réseau s’étendre à l’ensemble des trois provinces en 2003, grâce au soutien financier de l’IFRECOR. Avec la multiplication des acteurs et l’entrée de la société civile dans la collecte des données, il s’est par la suite étoffé et compte actuellement 57 stations d’observation.

Aujourd’hui, différents financeurs permettent de faire vivre et grandir ce réseau :

  • L’Aquarium des lagons, coordonne le réseau depuis 2006 et finance 6 stations.
  • L’association Pala Dalik, assure le financement et le suivi de la majorité des stations (42 stations).  Elle finance également le suivi des stations « orphelines » (non financées une année donnée ; à titre d’exemple : 18 stations en 2014). Sur la base de ces observations, l'association sensibilise le grand public et les scolaires à la préservation des récifs.
  • L’IFRECOR et la Province Sud participent au financement du réseau.
  • L’OEIL et le CCCE financent 9 stations d’observation dans le Grand Sud au travers d’un programme intitulé « Acropora ».
  • La société CORTEX effectue l’analyse et l’interprétation scientifique de l’ensemble des données récoltées

Autres sources d’information

  • Les indicateurs de l’Observatoire National de la Biodiversité (ONB)

La France a mis en place une Stratégie Nationale pour la Biodiversité afin de planifier et organiser les mesures à mettre en place pour protéger la biodiversité, en métropole comme en Outre-mer. Dans ce cadre, un Observatoire National de la Biodiversité a été créé. Il publie régulièrement des indicateurs de biodiversité, notamment sur la thématique des récifs coralliens en Outre-mer. N’hésitez donc pas à consulter leur site internet pour en savoir plus sur cet indicateur et sur leurs travaux.

  • Le World Resource Institute (WRI) 

Le World Resource Institute (WRI), organisme de recherche qui s’intéresse à la gestion durable des ressources à travers le monde, a publié en 2012 un dossier intitulé « Récifs Coralliens en Péril - Revisité ». Il permet notamment d’évaluer le niveau de menace des récifs au sein des différentes régions de la planette.

  • Wantiez L., P. Frolla, B. Garel, D. Goroparawa. 2015. Communautés biologiques et habitats coralliens du Grand Lagon Nord. Etat des lieux 2014. Maintien de l’intégrité du bien. Province Nord de la Nouvelle-Calédonie, Université de la Nouvelle-Calédonie. 94 pages.
  • Wantiez L., P. Frolla, D. Goroparawa, C. Cledor. 2014. Suivi du lagon du Grand Nouméa. Bilan de santé. Indicateurs de performance. 2014. Province Sud de la Nouvelle-Calédonie, Université de la Nouvelle-Calédonie. 119 pages.

Référents scientifiques et techniques

Laurent Wantiez - Université de la Nouvelle-Calédonie (UNC) / Sandrine Job - Pala Dalik / Maël Imirizaldu - Conservation International (CI) / Martine Cornaille - Comité éditorial OEIL, Ensemble Pour La Planète.
Description (état): 
Pour l’instant, les récifs coralliens sont globalement en bonne santé en Nouvelle-Calédonie. Notons que la campagne de 2016 révèle tout de même un épisode rare de blanchissement des coraux, qui pourrait avoir des conséquences sur la vitalité des récifs. Pourrons-nous toujours afficher un sourire vert lors des prochaines mises à jour ?
Description (fiabilité): 
Le calcul a été réalisé à partir de 57 stations de suivis réparties de manière assez homogène sur l’ensemble du territoire calédonien. L’indicateur permet donc de se faire une idée de l’état de santé global des récifs de Nouvelle-Calédonie, mais l’évaluation sera d’autant plus fine à mesure que le nombre de stations suivies augmentera sur le long terme.