Érosion

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L’érosion, c’est le fait que le relief soit transformé et modifié par un évènement extérieur, comme le vent ou la pluie. C’est donc un phénomène naturel qui participe au modelage des paysages.

Cependant,  certaines activités humaines accélèrent les phénomènes d’érosion des sols et les rendent anormalement intenses : ils peuvent alors constituer une réelle menace pour l’environnement.

La Nouvelle-Calédonie est un territoire particulièrement touché par l’érosion : 28 % de la Grande Terre est fortement, voire très fortement sensible à l’érosion, soit plus du quart du territoire.

Il faut noter que ce chiffre n’est pas issu de mesures concrètes sur le terrain. Il a été calculé à partir d’un modèle mathématique (RUSLE). Ce dernier permet d’estimer en chaque point de Nouvelle-Calédonie, la quantité de sol qui peut potentiellement être décapée par des phénomènes d’érosion en nappes. Les sols considérés comme fortement et très fortement sensibles atteignent des quantités de matières potentiellement décapées supérieures à 50 tonnes par hectare et par an. L’érosion par ravinement n’est pas prise en compte par ce modèle.

Quelles sont les causes et les conséquences de l’érosion ?

Les causes de l’érosion

Selon leur nature propre, chaque sol va être plus ou moins sensible aux agents naturels d’érosion, tels que la pluie et le vent. La végétation permet notamment de consolider le sol et de limiter l’érosion. Le type de roche qui compose le sol est également un facteur clé.

En Nouvelle-Calédonie un tiers du territoire environ est recouvert par des roches particulièrement friables, les roches ultramafiques. Possédant de plus la particularité d’être riches en éléments métalliques, elles font l’objet d’importantes exploitations minières ce qui expose d’autant plus les sols à une érosion accrue.

D’autres activités humaines présentes sur le territoire favorisent l’érosion car elles impliquent notamment la destruction du couvert végétal : les incendies, l’agriculture, l’urbanisation ou encore la propagation d’espèces introduites comme le cerf rusa.

Les conséquences de l’érosion sur l’environnement

Plus un terrain est dépourvu de couvert végétal*, plus il s’érode et plus l’eau ruisselle, entraînant des conséquences en cascade : l’eau de pluie s’infiltre moins dans le sol ce qui diminue les stocks d’eau douce souterrains ; l’eau qui ruisselle entraîne avec elle de grandes quantités de sédiments formant des coulées boueuses, qui se chargent également de tous les polluants chimiques et organiques qu’elles croisent dans leur course.

Rejoignant les réseaux fluviaux puis l’océan, des quantités importantes de sédiments sont déversées dans le lagon, l’eau devient turbide et les rayons du soleil peinent à traverser la colonne d’eau. La nutrition des végétaux devient alors impossible. On observe alors des phénomènes d’hypersédimentation. L’excès de nutriments en provenance de la terre (les engrais utilisés pour l’agriculture par exemple) booste la croissance des algues et dérègle l’équilibre : on parle d’eutrophisation du milieu. Ces phénomènes impactent petit à petit les écosystèmes, notamment les récifs coralliens et les herbiers qui sont envahis par les algues et qui n’ont plus suffisamment accès à la lumière du soleil pour pouvoir se développer correctement.

* La topographie des terrains influe également sur leur sensibilité à l’érosion : un terrain sans couvert végétal et pentu s’érodera plus facilement. 

Les phénomènes d’érosion des sols touchent-ils de manière aussi intense les autres territoires français ?

En France métropolitaine, 8% du territoire est concerné par un risque fort ou très fort d’érosion des sols.

La Picardie par exemple, est l’une des régions les plus touchées de France : les sols fortement et très fortement sensibles représentent 13% de ce territoire.

En Outre-mer, la Réunion possède un relief particulièrement accidenté, conséquence de phénomènes d’érosion des sols intenses.

Elle présente en fait des caractéristiques géologiques bien particulières qui favorisent ces processus : c’est une île volcanique dont les reliefs sont formés d’anciennes coulées de laves séchées et empilées les unes sur les autres. 

Cette structure fragile et instable, est facilement rongée par l’eau de pluie, les torrents, les cours d’eau mais aussi par la mer. Ainsi, La Réunion connait de nombreux glissements de terrains et éboulements et la végétation a de plus en plus de mal à retenir le sol.

Mais les phénomènes d'érosion, bien que naturels, sont largement intensifiés par les activités humaines : destruction du couvert végétal, usage et aménagement non raisonné des terres etc. Aujourd'hui, la lutte contre l'érosion constitue un enjeu majeur pour ces territoires, particulièrement touchés.

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Explorons les résultats pour cette thématique aux différentes échelles du territoire de la Nouvelle-Calédonie.

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Chiffre clé

Cartographie de la sensibilité des sols à l’érosion en Nouvelle-Calédonie (T/Ha/an) - UNC

  • Dumas, P. « Méthodologie de cartographie de la sensibilité des sols à l’érosion appliquée à la région de Dumbéa à Païta - Bouloupari (Nouvelle-Calédonie) », Les Cahiers d’Outre-Mer [En ligne], 252 | Octobre-Décembre 2010, mis en ligne le 01 octobre 2013, consulté le 01 janvier 2014.  DOI : 10.4000/com.6123 ; URL : http://com.revues.org/6123
  • Rouet I., 2012. Cartographie de l'érosion en province Sud – Inventaire des données existantes dans la perspective d'un suivi cartographique de l'érosion. Rouetis R&D 201206-01V, 16 p. pour l' OEIL .
  • Dumas P., Printemps J., Mangeas M., Luneau G., 2010. “Developing Erosion Models for Integrated Coastal Zone Management. A Case Study of New-Caledonia West Coast”, in Marine Pollution Bulletin. The International Journal for Marine Environmental Scientists, Engineers, Administrators, Politicians and Lawyers. Marine Pollution Bulletin 61 (2010), pp 519–529.
  • Dumas P., Printemps J., 2010. “Assessment of Soil Erosion Using USLE Model and GIS for Integrated Watershed and Coastal Zone Management in the South Pacific Islands”. In Proceedings Interpraevent 2010, International Symposium in Pacific Rim.Taipei, Taiwan, pp 856-866.

Autres sources d’information

L’érosion des sols à la Réunion

  • Sisavath E., 2011. Processus de transfert des éléments volcanodétritiques dans les plaines abyssales autour de l'Ile de La Réunion (Océan Indien) : Exemple du système turbiditique de Cilaos. Thèse Université de la Réunion, 294 p.
  • Site de l’Institut Universitaire Européen de la Mer (l’IUEM) : il  a mené une étude sur l’érosion sur l’île de La Réunion : processus de transfert des éléments volcanodétritique dans les plaines abyssales autour de l’île de La Réunion
  • Site de l’ONF La Réunion : « Comment lutter contre l’érosion ? » 

L’érosion des sols en France métropolitaine

  • Site du Ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer : il publie des données sur l’érosion des sols en France métropolitaine, notamment sur l’aléa érosion des sols.
  • Site de l'Insee : Il existe un indicateur de sensibilité des sols à l’érosion sur le territoire de la région Picardie. 

Source(s)

Référents scientifiques et techniques

Pascal Dumas - Université de la Nouvelle-Calédonie (Laboratoire CNEP / UMR Espace IRD) / Martine Cornaille - Comité éditorial OEIL, Ensemble pour la Planète
Description (état): 
La Nouvelle-Calédonie est un territoire particulièrement touché par les phénomènes d’érosion des sols.
Description (fiabilité): 
Le modèle mathématique apporte des estimations et une spatialisation de l’érosion en nappes, mais la donnée n’est pas issue de mesures directes sur le terrain.