Incendies

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Entre 2000 et fin 2015, ce ne sont pas moins de 434 000 hectares qui sont partis en fumée en Nouvelle-Calédonie.

Cela représente en moyenne 27 000 hectares par an. Mais, il s'agit ici d'une estimation et non pas de mesures précises et exhaustives.

Les surfaces brûlées sont en effet calculées grâce à des techniques de détection par images satellites et ces outils ne permettent pour l’instant pas de répertorier l’ensemble des incendies qui touchent la Nouvelle-Calédonie. Selon les estimations du programme de recherche intitulé « Incendies et biodiversité des écosystèmes en Nouvelle-Calédonie » (INC), le nombre de départs de feux pourrait être bien supérieur à celui mesuré par les satellites. Par ailleurs, la forme géométrique des surfaces brûlées est définie de manière automatique.

Une étude en cours, pilotée par l' OEIL en collaboration avec les acteurs impliqués dans la prévention et la gestion des incendies, devrait permettre d'améliorer le suivi de ce phénomène (surfaces brûlées) sur le territoire de la Nouvelle-Calédonie.

Les feux de brousse constituent une réelle menace pour l’environnement, mais aussi, un danger pour les populations. La prévention et la maîtrise des incendies est une véritable urgence en Nouvelle-Calédonie !

>> Pourquoi les feux constituent-ils une menace pour la biodiversité de notre île ? Consultez l'onglet "Comprendre"

>> La pression exercée par les incendies est-elle plus forte en Nouvelle-Calédonie que dans les autres territoires français ? Consultez l'onglet "Comparer"

Pourquoi les feux constituent-ils une menace pour la biodiversité de l'île ?

Origine et étendue

Lorsqu’il est uniquement régulé par des phénomènes naturels, le feu est fondamental : il permet le maintien et la régénération des écosystèmes. Mais l’intervention de l’Homme dans la fréquence et l’intensité des régimes de feux peut rapidement faire basculer l’équilibre naturel : en Nouvelle-Calédonie, ils sont provoqués par l’Homme plus de 9 fois sur 10 et détruisent en moyenne chaque année l’équivalent de 22 000 terrains de foot ! Les incendies constituent l’une des principales causes de la destruction de la biodiversité sur notre territoire.

Impacts environnementaux

Un constat alarmant : la forêt sèche ne représente aujourd’hui plus que 1 % de sa surface d’origine tandis que les forêts humides n’occupent plus que 30 % de leur surface originelle… et cela est en grande partie dû aux feux ! Et il faut savoir que la régénération des écosystèmes est lente : des dizaines voire des centaines d’années, et seulement si les feux ne se répètent pas.

Les végétaux sont évidemment les premiers touchés, notamment la flore endémique qui est particulièrement vulnérable. En outre, la perte du couvert végétal dégrade les sols, diminuant la capacité de stockage en eau et limitant donc la ressource en eau. Cela favorise également les phénomènes d’érosion des sols et avec eux, de nombreuses conséquences en cascade pour les habitats : les rivières sont asphyxiées par apport terrigène, les sédiments se déversent dans le lagon en coulées boueuses et compromettent notamment le bon état de santé des récifs coralliens, les privant des rayons lumineux dont ils ont besoin pour vivre.

D’autres impacts sont à déplorer : les incendies alourdissent la note carbone de la Nouvelle-Calédonie car ils rejettent de grandes quantités de CO2 dans l’atmosphère. Ils favorisent également le développement d’espèces envahissantes qui exercent de fortes pressions sur la biodiversité locale.

Les incendies sont-ils plus intenses en Nouvelle-Calédonie que sur les autres territoires français ?

Avec une estimation de 27 000 hectares de surfaces brûlées en moyenne par an, la Nouvelle-Calédonie est le territoire français le plus concerné par les incendies.

En France métropolitaine, il est vrai que la zone méditerranéenne est particulièrement touchée par les feux de forêt pendant l’été, avec plus de 1 500 départs de feux en moyenne chaque année. Cela équivaut à 3 605 hectares brûlés par an pour un territoire d’environ 74 000 km²*. 

En Nouvelle-Calédonie, le territoire est 4 fois plus petit mais la surface brûlée pourrait être presque 10 fois supérieure à celle de Méditerranée !

En fait, la superficie touchée par les feux en Nouvelle-Calédonie est du même ordre de grande que celle qui touche l’ensemble de la France métropolitaine, où 24 000 hectares sont brûlés par an.

Parmi les départements d’outre-mer, seule la Réunion est classée à risque pour les feux de forêts, et ce, sur l’ensemble de ses communes.

Entre 1973 et 2006, 1 909 hectares de forêts ont été brûlées et on dénombre en moyenne 16 feux de forêts par an.

Ces chiffres peuvent paraître faibles en comparaison de ceux de la Nouvelle-Calédonie, mais la maîtrise des incendies reste un enjeu majeur pour l’île car elle possède un patrimoine naturel particulièrement remarquable. De plus, les conditions d’intervention des services de secours sont particulièrement contraignantes car les sites sont souvent difficiles d’accès.

* La zone méditerranéenne de Promethée, sur laquelle est évalué ce chiffre, s’étend sur 15 départements français

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Explorons les résultats pour cette thématique aux différentes échelles du territoire de la Nouvelle-Calédonie.

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D’où sont issues les informations diffusées dans cette thématique ?

Chiffre clé

Couche de données cartographiques « Surface brûlées depuis 2000 ».

Ces données ont été constituées à partir d'une chaîne de traitement mise en place par l'IRD. Ce traitement combine plusieurs produits du Satellite MODIS.

IRD, NASA, OEIL , Université du Maryland

Autres sources d’information

Incendies et biodiversité des écosystèmes en Nouvelle-Calédonie - Programme « INC » (2012).

ANR, CNRS, IRD, Météo France, IRSTEA, IFP, INRA, WWF, GIE Océanide

Le risque de feux de brousse sur la Grande Terre de Nouvelle-Calédonie : l’Homme responsable, mais pas coupable (2013).

P. Dumas, M. Toussaint, J.B. Herrenschmidt, A. Conte et M. Mangeas | Revue Géographique de l'Est

Étude de faisabilité pour la mise en place d’un suivi de l’impact environnemental des feux (2014).

Bluecham | OEIL

Banque de données Prométhée

Il s'agit de la banque de données sur les incendies de forêts en région Méditerranéenne en France. Dans les régions particulièrement touchées par les incendies qui bordent la Méditerranée française, la base de données Prométhée a été conçue dès 1973 dans le but de centraliser et d’homogénéiser les données relatives aux feux de forêts. En France métropolitaine, cette problématique est traitée par de nombreuses entités différentes et l’interface Prométhée constitue la base d’un langage commun, pour réussir à mieux lutter contre les incendies.

Quels moyens pour lutter contre les incendies en Nouvelle-Calédonie ?

Suivre les feux

Pour lutter contre les incendies, il est avant tout nécessaire de disposer de moyens pour suivre et répertorier de manière exhaustive les feux : cela permet d’identifier les zones les plus sensibles, et ainsi de mieux cibler les actions de prévention et d’optimiser la mobilisation des moyens de lutte contre les feux.

Pour l’instant, les données sont principalement transmises par la sécurité civile qui fait directement remonter les informations depuis le terrain, ainsi que par le biais d’images satellites, capables de détecter en continu les feux les plus importants.

La détection satellite ne permet pas aujourd'hui d’avoir un suivi complet des feux du territoire mais l'OEIL conduit actuellement un projet qui permettra d’améliorer ces suivis grâce à des moyens techniques plus performants.

Prévenir

Face à ce problème, le rôle le plus important revient directement la population : pour protéger le patrimoine naturel de Nouvelle-Calédonie, mais aussi ses habitants, il faut que chacun prenne conscience des dangers et des conséquences du feu. L’enjeu est de taille et il est urgent de réussir à rassembler l’ensemble de la population autour de la question des feux, pour une prévention efficace contre les incendies.

Source(s)

Référents scientifiques et techniques

World Wildlife Fund (WWF) - Hubert Géraux / Observatoire de l’environnement en Nouvelle-Calédonie (OEIL) - Fabien Albouy
Description (état): 
Chaque année, les feux de brousse ravagent considérablement la Nouvelle-Calédonie. Les incendies représentent l’une des pressions majeures pour la biodiversité du territoire.
Description (fiabilité): 
L’indicateur donne une idée globale de l’importance du phénomène mais il s'agit d'une estimation à améliorer. Le calcul des surface brûlées est en effet issu d'images satellites (MODIS) qui ne sont pas exhaustives, représentent uniquement les feux très intenses et d'une superficie importante. Par ailleurs, la forme géométrique des surfaces brûlées est définie de manière automatique et a tendance à maximiser les surfaces brûlées.