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Les aires protégées terrestres de protection forte (réserve naturelle, réserve naturelle intégrale et certains parcs provinciaux) sont des zones dans lesquelles des mesures de protection et de surveillance sont mises en œuvre de manière stricte, dans le but de protéger et de limiter l’impact des activités humaines sur les milieux naturels et les espèces. L’accès à ces zones peut être limité (réserve naturelle intégrales) ; la chasse, la pêche et la cueillette sont interdites.
En Nouvelle-Calédonie, les surfaces bénéficiant de ce type de protection représentent seulement 3,4 % de la surface de la Grande Terre, soit environ 550 km².
C'est l'équivalent en surface de la commune de Koumac !
C’est peu au regard de l’étendue et de la richesse des écosystèmes naturels de notre île et aux diverses activités humaines qui les menacent telles que l’activité minière, les incendies ou encore l’urbanisation.
Mais les autorités néocalédoniennes compétentes utilisent également d’autres outils de protection du patrimoine naturel.
C’est le cas par exemple de certaines aires protégées dont les objectifs sont de permettre une gestion intégrée de l’environnement, c’est-à-dire ne pas interdire certaines activités humaines mais plutôt les gérer en harmonie avec la nature (parc provincial et aire de gestion durable des ressources par ex). Avec une réglementation adaptée aux enjeux, ils permettent tout de même de limiter les impacts néfastes de l’Homme sur les milieux naturels.
Par ailleurs, au-delà de la protection des espaces, la réglementation peut aussi permettre de protéger le patrimoine naturel à l’échelle de certains écosystèmes : c’est le cas en province Sud où les forêts sèches et les forêts humides sont intégralement protégées.
Quels degrés de protection pour ce réseau d’espaces remarquables ?
Le réseau d’aires protégées est constitué de différents types d’espaces sur lesquels des restrictions plus ou moins fortes sont appliquées. Différents statuts peuvent être octroyés aux espaces remarquables néocalédoniens, ils sont regroupés ici en trois groupes, selon leur force de protection.
Les aires protégées terrestres de protection forte, occupent 3,4% de la surface de la Grande Terre, 6,3% de la surface de la province Sud et 1,2% de la surface de la province Nord.
Elles désignent les espaces qui bénéficient d’une protection réglementaire stricte sur au moins une partie de la zone pendant au moins une période de l’année. C’est le cas par exemple de la Réserve Intégrale de la Montagne des Sources, dont l’accès est interdit au public, ou encore la Réserve Naturelle de la Vallée de la Thy où tout prélèvement dans le milieu est interdit.
Les aires protégées des milieux terrestres disposant d'un plan de gestion opérationnel occupent environ 13,3 % de la surface de la Grande Terre, 30,4 % de celle de la province Sud et 0,6% de celle de la province Nord.
Le Parc provincial de la Rivière Bleue en est un exemple.
Les sites labellisés couvrent environ 2,7 % de la surface terrestre de la Grande Terre et 6,3 % de celle de la province Sud.
Ils sont reconnus par des instances internationales (UNESCO, convention Ramsar) pour leurs richesses naturelles sans nécessairement faire l’objet de mesures réglementaires. Ils ne constituent pas des aires protégées au sens strict du terme, mais incitent tout de même les autorités locales compétentes à mettre en œuvre des mesures de conservation adaptées.
Ces dispositifs doivent être élaborées de façon participative par l’ensemble des acteurs locaux et permettent de tendre vers une dynamique de protection du patrimoine naturel néocalédonien.
Sur la partie terrestre de la Nouvelle-Calédonie, le seul site considéré concerne la Plain des Lacs du Grand Sud qui a été classé à la convention internationale Ramsar depuis 2014. Les parties terrestres (zone tampon) jouxtant les biens inscrits au Patrimoine Mondial ne sont pas comptabilisés.
Où en est la Nouvelle-Calédonie par rapport aux autres territoires d’Outre-mer ?
En moyenne, 29% des territoires d’Outre-mer français* sont couverts par des aires protégées terrestres dont la réglementation est forte.
C’est en effet très supérieur au chiffre de 3,4 % révélé pour la Nouvelle-Calédonie. Mais pour comparer ces résultats, il faut prendre en considération les spécificités administratives et démographiques de ces territoires.
En Nouvelle-Calédonie, la densité de population est de 3 habitants par kilomètre carré hors Grand Nouméa (100 hab./km² ; Nouméa : 2135 hab./km²) alors qu’elle atteint les 200 à 500 dans les départements français d’Outre-mer.
Le choix de mettre en place des aires protégées est en général influencé par les pressions qui s’exercent sur l’environnement.
Et en particulier, celles liées à l’existence d’une urbanisation extensive, conséquence d’une forte densité de population : sur le « caillou », les zones urbanisées occupent encore une faible part du territoire (<1%) et constituent donc une menace moins directe pour les milieux naturels.
Les pressions restent tout de même importantes dans la zone de Nouméa et du Grand Nouméa. Elles sont également grandissantes en Province Nord, dans la zone VKP (Voh-Koné- Pouembout)
En Nouvelle-Calédonie, la compétence environnementale est répartie entre le gouvernement néocalédonien et les trois provinces : ils sont libres de définir indépendamment les espaces qu’ils souhaitent protéger sur leur territoire.
Ainsi, de plus en plus d’aires protégées sont tout de même créées sur l’ensemble du territoire mais la coordination des actions entre les différentes autorités doit être poursuivie afin de mettre en place un réseau d’aires protégées optimisé.
A l’inverse, les départements d’Outre-mer français sont moins indépendants : ils possèdent sensiblement les mêmes compétences que tout autre département métropolitain, notamment en ce qui concerne l’environnement. Malgré les spécificités de chacun de ces territoires, ils doivent donc suivre les grandes directives édictées par la France, notamment en ce qui concerne la question de la mise en place d’aires protégées.
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Explorons les résultats pour cette thématique aux différentes échelles du territoire de la Nouvelle-Calédonie.
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Chiffre clé
Codes de l’environnement de la Province Sud et de la Province Nord
En Nouvelle-Calédonie, chaque province est compétente en matière d’environnement sur son territoire. Pour l’instant, il existe deux codes de l’environnement en Nouvelle-Calédonie : celui de la Province Sud et celui de la Province Nord. Ils décrivent l’ensemble des aires protégées terrestres présents sur la Grande Terre. Le Code de l’environnement de la Province des Îles est en cours de rédaction et devrait être publié prochainement.
Autres sources d'information
Proportion de la superficie terrestre des territoires ultramarins classée en aires protégées (protection forte) - indicateur de l’Observatoire National pour la Biodiversité (ONB)
La France a mis en place une Stratégie Nationale pour la Biodiversité afin de planifier et organiser les mesures à mettre en place pour protéger la biodiversité, en métropole comme en Outre-mer. Dans ce cadre, un Observatoire National de la Biodiversité a été créé. Il publie régulièrement des indicateurs de biodiversité, notamment sur la thématique des aires protégées terrestres en Outre-mer.
Références bibliographiques
Loublier R. 2016, Développement et renseignement d’indicateurs de suivi de la biodiversité en Nouvelle-Calédonie. Rapport de fin de MASTER 2 pour l’Université de Montpellier II et pour l’Observatoire de l’environnement en Nouvelle-Calédonie (OEIL).Téléchargement ici
Bertaud A. 2011. Stratégie Nationale pour la Biodiversité : Indicateurs de suivi de la biodiversité, Nouvelle-Calédonie. Rapport d’étude réalisé par l’Observatoire de l’environnement en Nouvelle-Calédonie (OEIL) pour la Direction du service d’Etat de l’Agriculture, de la Forêt et de l’Environnement (DAFE). Nouméa, Nouvelle-Calédonie, 229p. Téléchargement ici
Imirizaldu M. 2010. Contribution de l’OEIL à la mise en œuvre d’indicateurs de suivi de la biodiversité en Nouvelle-Calédonie. Rapport d’étude réalisé par l’OEIL pour le service d’état à l’agriculture, la forêt et l’environnement (DAFE). Nouméa, Nouvelle-Calédonie, 262pp. Téléchargement ici